Les Chroniques de Maskar Hadd - Chapitre I : Prélude

Il y a bien longtemps, dans une galaxie lointaine, très lointaine...


A l'orée du ciel se dessine la ligne d'horizon, enchevêtrée dans des milliers de halos luminescents que l'on devine appartenir au laser des armes mortifères. Il est des inimitiés farouches qui déciment les armées, qu'elles soient en guerre, ou non. La plupart des conflits trouvent leurs origines dans les paroles d'influences. Autant de pamphlets qui prônent la guerre ou la paix au rythme des oraisons. La guerre n'est pas une question de pouvoir, ni de géodistinction. Obscurité, Lumière, à chaque dogme sa philosophie que la guerre n'épargne jamais.

Je suis né dans des larmes de sang, des fusées rouges et des lames bleues cognaient aux carreaux de la modeste demeure. Et dans un silence sentencieux, je criai mon premier mot. Ma mère ne supporta pas l'absence d'unité médicale et périt de m'avoir donné la vie. Cette expression prenait tout son sens puisqu'en naissant, je la tuais. Son trépas laissait un homme éploré, apatride et sans un crédit en solde. Ma venue si longtemps attendue sonna le glas d'une bien triste destinée. C'en était trop. Mon père prit le linceul en main et m'en para. Je gémissais toute mon inconnaissance lorsqu'il me ballota dans la rue. Sous ses pas hâtifs et gauches, le sol tremblait d'une bataille qui se jouait non loin.

Je vis des corps étendus céans. Sans y comprendre quoi que ce fut, j'assistai à une guérilla galactique dans laquelle les rebelles n'obtiendraient nulle merci. Les pas se hâtèrent, j'entendis la respiration saccadée et rauque de celui qui m'abandonnait de coeur avant de mêler le geste au sentiment. Arpentant les ruelles sombres, il finit par s'écrouler sans que j'en distingue la raison. Ma tête encore molle se heurta contre ses omoplates et la lumière s'éteignit.

Je m'appelle Maskar Hadd, fils de personne.
Et j'ai vécu, un peu.